Le 3 février 1720, dans une pâture de Fresnes-sur-Escaut, on repère une veine de charbon de quatre pieds d’épaisseur.
Cette découverte à cet endroit et à cette période n’est pas le fruit du hasard.
En effet, l’intensification des besoins en énergie depuis la fin du Moyen Âge, la nouvelle frontière du Royaume de France et les progrès des sciences et techniques amènent à ce moment charnière de l’histoire industrielle.

Dans l’imaginaire collectif, la première révolution industrielle date du milieu du XVIIIème siècle (1750).
Or, depuis la fin du Moyen Âge se développe, dans le Royaume de France, une demande qui engage des acteurs à produire.
De plus en plus de particuliers sont désormais assez aisés pour acquérir des produits.
Les nombreux savoir-faire existants vont connaître un développement progressif, notamment aux XVIème et XVIIème siècles.
Cette révolution discrète est marquée par un perfectionnement des techniques et une optimisation des énergies à disposition : musculaire, éolienne et hydraulique, afin de répondre à la demande toujours croissante.
Elle repose sur un combustible essentiel à toutes les productions : le bois.
Car pour fabriquer du fer, du verre ou des briques, pour obtenir du sel ou de l’alcool, pour teindre des tissus, il faut entretenir des milliers de fours et de chaudières grâce au bois.
L’augmentation considérable de sa consommation, notamment pour la sidérurgie qui en brûle énormément dans les hauts-fourneaux et les forges, entraîne une difficulté à se fournir et provoque une crainte de manquer.
Pourtant un autre combustible, le charbon, est déjà connu ; il provient des villes de Mons et Charleroi qui appartiennent à cette époque à la France.

Or, en 1713, le traité d’Utrecht impose une nouvelle frontière et rattache désormais ces villes aux Pays-Bas espagnols, coupant de fait la France de son approvisionnement.
Ce sont ces circonstances géopolitiques nouvelles qui sont à l’origine des recherches du prolongement du bassin minier belge dans le nord de la France.
Le charbon devient une source d’énergie capitale à partir du moment où l’on comprend qu’il permet de produire de la vapeur, essentielle au développement des industries, grâce à la mécanisation.
Ainsi, entre le XVIIIème et le XIXème siècle, l’avènement de la machine à vapeur marque l’entrée dans la révolution industrielle.
Elle permet de dépasser les limites propres à la force du vent ou de l’eau et surtout celles de l’énergie musculaire.
Le charbon est au cœur de cette révolution industrielle qui marque les esprits tant elle a apporté de changements dans tous les secteurs et les modes de vie.

À l’occasion du tricentenaire de la découverte du charbon dans le Nord de la France, l’exposition 1720, le charbon au cœur des révolutions retrace le contexte de cette découverte du charbon qui va donner naissance au Bassin minier du Nord-Pas de Calais et transformer profondément ce territoire.

Dates et horaires de l’exposition
Tous les jours, du 1er février au 20 septembre 2020, sauf le 1er mai.
En février, de 13h à 19h* du lundi au samedi et de 10h à 19h* les dimanches et vacances scolaires (toutes zones).
De mars à septembre, tous les jours de 9h à 19h30*.
*La billetterie ferme deux heures avant.

Tarif de l’exposition
Pour l’exposition 6,70€
(ce tarif donne également accès à l’ensemble des expositions thématiques, hors visite guidée dans les galeries).

Évènement autour de l’exposition :
samedi 8 février 2020
• à 14h30, vernissage de l’exposition, ouvert au public
• à 15h30, conférence de Gérard Dumont,
historien et membre du conseil scientifique du Centre Historique Minier. 1720 :
la découverte du charbon au cœur des révolutions industrielles
(durée : 1h15)
Accès gratuit.

Centre Historique Minier
Fosse Delloye – rue d’Erchin – CS 30039 - 59287 Lewarde
www.chm-lewarde.com - Tél. : 03 27 95 82 82