A vous de voir ...
Avec la collaboration de Serge Dauby -
Managing Director
Ing.Christian Hunin MSc. - Expert en radioprotection
1. Sécurité d’approvisionnement
Les conséquences et les difficultés seraient considérables pour la sécurité d'approvisionnement :
Les importations d'électricité augmenteront, impactant le niveau des prix.
De nouvelles interconnexions devront être construites,
Les risques de black-out se renforceront,
Les capacités de remplacement n'existant pas encore, elles devront être construites.
Ces nouvelles capacités seront principalement constituées de centrales au gaz, qui émettent plus de CO2
2. Le prix
Une sortie du nucléaire influencerait négativement les facteurs déterminant
directement et indirectement le prix de l'électricité :
Le coût de production de l'électricité doublera.
Le prix du CO, pourrait décupler.
La construction des nouvelles interconnexions doit encore être budgétée.
Le coût marginal de production s'envolera.
Le coût du gaz naturel grimpera.
La balance commerciale de notre pays se détériorera sous l'effet de la hausse des importations.
La construction des capacités de remplacement pour compenser la suppression des centrales nucléaires entraînera de lourds investissements.
3. Le climat
La fermeture des centrales nucléaires aura une influence négative
sur les émissions de CO2 de notre pays :
L'énergie nucléaire constitue la principale source d'énergie bas carbone dont dispose la Belgique aujourd'hui. À l'heure où l'énergie nucléaire représente 90 % de l'électricité bas carbone dans le mix électrique belge, elle constitue notre principal atout pour relever les défis climatiques.
Si nous faisons le choix de la remplacer par une source d'énergie hautement émettrice de CO (centrales au gaz), les émissions de carbone augmenteront immanquablement.
Par conséquent, au regard de la part de l'énergie nucléaire dans le mix électrique actuel, une sortie du nucléaire nucléaire aurait des conséquences néfastes sur le climat.
4. La sécurité
Nos centrales nucléaires peuvent être maintenues en activité au-delà de 40 ans. En effet :
Il n'existe pas de date de fin technique devant nécessairement donner lieu à une fermeture.
60 ans est la référence internationale, 80 ans la tendance de plus en plus répandue.
La Belgique a déjà fait ses preuves en termes d'exploitation â long terme.
Il est urgent de décider d'un éventuel maintien des centrales nucléaires après 2025.
Poursuivre l'exploitation des centrales nucléaires après 40 ans est un choix politique et non technique.
5. L’emploi
Ces dernières années, la Belgique a consolidé une compétence unique dans les différentes
applications de la science, de la technologie et de l'industrie nucléaires.
Ces compétences nucléaires doivent être préservées et développées plus avant :
Le savoir-faire et l'expertise de la Belgique sont une réalité,
Le maintien de la Belgique comme pôle de connaissance nucléaire est menacé.
Le secteur de l'électricité représente 1 emploi sur 2 dans le secteur nucléaire,
Le secteur nucléaire est un incubateur pour l'innovation.
6. Sureté
La sûreté comme priorité absolue pour la technologie nucléaire.
Le secteur nucléaire prend ses responsabilités :
Les installations nucléaires comptent parmi les installations industrielles les plus sécurisées et les mieux contrôlées au monde.
La culture de sûreté fait partie de l'ADN du secteur et constitue un prérequis absolu pour le secteur nucléaire.
De la conception d'une installation à son exploitation et à la formation de tous les membres du personnel
tout est organisé en fonction de la sûreté.
7. Expertise et savoir faire
L'expertise belge en matière de nucléaire est une réalité :
La Belgique a toujours joué un rôle crucial dans le développement des connaissances nucléaires.
Grâce à son expertise dans les nombreuses applications de la technologie nucléaire, notre pays dispose d'une renommée internationale solide et d'un savoir-faire reconnu par bon nombre de pays.
Nous ne pouvons abandonner ce rôle de premier plan. La Belgique se doit de conserver ce domaine d'expertise et de continuer à le renforcer.
Sans décision politique sur le maintien en exploitation des centrales, le risque existe de voir disparaître ces compétences et ce savoir-faire que nous avons accumulés au fil de l'histoire.
8. Déchets
Les déchets de catégorie A : faible activité, courte durée de vie
Les déchets de catégorie B : faible activité, longue durée de vie
Les déchets de catégorie C : haute activité, courte ou longue durée de vie
Il s'agit par exemple de filtres, résines, pièces d'équipements de protection (vêtements, gants,...), papier, déchets biologiques, béton activé, résidus du traitement des eaux usées dans les centrales nucléaires ou encore de certains déchets de déclassement, qui sont entrés en contact avec des substances
En terme de volumes de déchets:
75% des déchets radioactifs sont de faible activité
1% sont de haute activité
Ceux-ci contiennent cependant à eux seuls 95% de l'activité totale des déchets radioactifs, toutes catégories confondues.
Le restant est constitué de déchets de moyenne activité.
« Le montant total pour la gestion des déchets radioactifs et le démantèlement de toutes les installations nucléaires en Belgique est estimé à 15 milliards d’euros. »
BRIGITTE ROGER, ONDRAF
9. Monde
Partout dans le monde, des pays s'appuient sur l'énergie nucléaire pour résoudre leurs défis énergétiques :
Des pays se tournent vers l'énergie nucléaire pour sécuriser leur approvisionnement, stabiliser
le prix de l'électricité et atteindre leurs objectifs climatiques.
2017 a été une année record jamais la capacité nucléaire n'a été aussi élevée.
L'Agence internationale de l'énergie prévoit une forte croissance de la capacité nucléaire mondiale â l'horizon 2040.
En résumé:
L’énergie nucléaire fait partie de la solution pour atteindre nos engagements en termes d’objectifs climatiques.
Le nucléaire et le climat sont très complémentaire afin de nous permettre d’atteindre nos engagements en terme de CO2.
Il suffit d’écouter les médias pour se rendre compte que de plus en plus de voix,
que ce soit de scientifiques ou même d’écologistes, se font entendre pour dire que nous avons besoin du nucléaire pour atteindre nos objectifs climatiques.
Le nucléaire est une technologie du futur, et est dans beaucoup de cas un vecteur d’innovation
Les 2000 personnes qui travaillent sur chaque site nucléaire (Tihange & Doel) sont des professionnels du nucléaire qui exploitent leurs installations en toute sûreté au quotidien
Sans eux nous ne saurions être assuré de trouver de la lumière en rentrant le soir à la maison. Ce que chacun d’entre nous trouve normal, et il faut que cela continue ainsi !
Les gens travaillant sur les sites nucléaires sont fiers de travailler pour ce secteur, et c’est normal, nous devrions les renforcer dans cette idée plutôt que de lancer des messages anxiogènes à leur encontre
La conclusion :
En cas de sortie en 2025 la sécurité d’approvisionnement ne serait plus garantie.
Le prix de l'électricité augmenterait.
les émissions de CO2 augmenteraient au lieu de diminuer.
Perte de minimum 7000 emplois. |