Théâtre de la Ville de Bruxelles - Fondation d’Utilité Publique - SAISON 2019-2020
MADAME, MADEMOISELLE, MONSIEUR
Nous avons une tradition au Théâtre Royal du Parc : chaque année, à la même période, le directeur vient raconter la saison prochaine.
Mon plaisir de travailler dans ce lieu magnifique reste entier et c’est en grande partie grâce à votre enthousiasme.
Cette saison, les quatre premiers spectacles ont été de grands succès, rassemblant plus de 41.056 spectateurs.
Merci pour votre fidélité.
Vous trouverez dans notre brochure de saison toutes les informations concernant les spectacles que vous découvrirez en 2020-2021.
J’aurai le plaisir de mettre en scène Les chevaliers de la table ronde, avec une équipe de plus de quinze acteurs ; Daphné D’Heur qui nous avait enchantés avec sa mise en scène du Chevalier d’Eon, vous proposera d’assister aux répétitions en septembre 1791 du dernier opéra de Mozart, Une flûte enchantée.
Le spectacle Notre D(r)ame que nous aurons l’immense honneur de créer à Paris au Théâtre Tristan Bernard, arrivera chez nous en janvier 2021.
Patrice Mincke retrouvera le merveilleux acteur Guy Pion qui incarnera cette fois Arnolphe dans L’école des femmes.
Et enfin, nous retrouverons l’incroyable Othmane Moumen qui se glissera cette fois dans la peau d’Arsène Lupin sous la direction de Thibaut Nève.
Et comme reprise pour les fêtes, nous vous proposons Le Noël de M. Scrooge qui n’a pas fini de nous enchanter.
Mais revenons à cette saison-ci.
Le spectacle que vous allez découvrir est la première mise en scène d’Alain Leempoel dans notre théâtre.
Après son magnifique Festen en septembre 2018, il revisite cette fois le chef d’oeuvre de Musset.
Je vous souhaite une magnifique soirée et vous remercie encore pour votre fidélité.
Thierry Debroux.
LE MOT DU METTEUR EN SCÈNE
DU ROMANTISME DU XIXE SIÈCLE AU MAL DE VIVRE D’AUJOURD’HUI
Les caprices de Marianne est le récit d’une jeunesse qui se fracasse sur son siècle, sur son désoeuvrement.
Cette pièce d’Alfred de Musset est inclassable : Comédie ? Drame ? Tragédie ?
Elle tient du drame par les classes sociales représentées ; de la comédie par certains de ses personnages hauts en couleurs, par ses actions vives et son langage parfois proche de la conversation ; de la tragédie, enfin, par l’avancée inexorable vers la mort du personnage de Coelio ainsi que par les thèmes abordés.
Musset prend le pouls mystérieux de cette fièvre étrange qui s’empare d’une génération orpheline de tout combat, de tout engagement, qui cherche dans le cynisme, la sensualité, le plaisir facile, ou le fanatisme mélancolique, son salut, c’est-à-dire un arrangement avec la vie.
Les caprices de Marianne est une grande oeuvre incandescente du romantisme français.
Et les héros de cette fable, partis pour une comédie, ripent dans le drame.
Cette pièce est, aujourd’hui comme toujours, le cri, le baroud éclatant d’une jeunesse contre son mal de vivre.
La pièce fut écrite à Paris en 1833, avec pour décor une Naples imaginaire.
Le spectacle se déroulera en 1930 avec pour décor une Corse bien réelle.
Le début du 20ème siècle fut pour la Corse une période de grands bouleversements sociaux et l’entre-deux guerres a vu un exode massif de mafieux locaux voulant asseoir leur pouvoir dans la métropole à Marseille et Paris principalement.
Ceux qui sont restés sur l’île furent peut-être les laissés-pour-compte de cette société archaïque, et c’est à eux que nous allons nous intéresser.
L’âme corse, si bien décrite par Robert Colonna D’Istria, est ce que j’ai tenté d’insuffler aux personnages de la pièce :
Dans ces mondes clos, les îles, et dans ces îles des îles que sont les petits territoires où l’on est confiné, on rêve.
Pour s’évader.
Pour créer des contrées imaginaires.
Pour effacer les contraintes de la mer, ses aspects négatifs, cette mer qui sépare et engloutit.
Pour s’échapper.
Pour que l’île, qui protège, rassure, constitue un cadre familier, ne soit plus un espace oppressant, limité, qui emprisonne.
Quoi de mieux, en tout, que le rêve ?
Avant d’être instrument de communication, ou moyen de révéler ce qui est au fond de soi, un rêve est une activité créatrice, productrice de beauté, du moins productrice d’autre chose que ce qu’on a sous la main.
Rêver, c’est créer un univers gratifiant, de belles images, des compagnies agréables, c’est une façon d’échapper à la réalité, a fortiori au moment où on l’estime pesante, insuffisante, faible… Imaginer un monde différent du sien est probablement un des besoins primordiaux de l’homme.
Si la pièce parait en mai 1833 dans la Revue des Deux Mondes, elle ne fut créée par la Comédie Française qu’en juin 1851, avec de nombreux changements imposés par la censure de l’époque.
Nous y avons pioché quelques répliques ou scènes qu’il nous est apparu intéressant de rétablir.
Vous verrez donc presque une version nouvelle voire inédite…
Alain LEEMPOEL
LES CAPRICES DE MARIANNE
d’Alfred de Musset
SAISON 2019-2020
4ème spectacle
DU 5 MARS AU 4 AVRIL 2020
(27 représentations)
Une coproduction du Théâtre Royal du Parc, de La Coop asbl et de Shelter Prod.
Avec le soutien de Taxshelter.be, ING et du Tax Shelter du Gouvernement fédéral belge.
Le Théâtre Royal du Parc est subventionné par :
l’Echevinat de la Culture de la Ville de Bruxelles
et la Fédération Wallonie-Bruxelles – Direction du Théâtre
NOTRE PROCHAIN SPECTACLE
23.04 23.05.2020
« UNE MAISON DE POUPÉE »
d’après Henrik Ibsen
Avec
Anouchka VINGTIER Thierry DEBROUX Catherine GROSJEAN Philippe JEUSETTE
Daniel NICODÈME Jacqueline NICOLAS
et les enfants Ava DEBROUX Selma JONES ou Laetitia JOUS
Lily DEBROUX Eledwen JANSSEN ou Jannah TOURNAY
Mise en scène : Ladislas CHOLLAT
Assistanat : Catherine COUCHARD
Scénographie : Thibaut DE COSTER et Charly KLEINERMANN
Costumes : Jackye FAUCONNIER
Lumières : Alban SAUVÉ
Musique originale : Frédéric NOREL
Maquillages et coiffures : Florence JASSELETTE
Ladislas Chollat nous fait le plaisir de revenir travailler en Belgique.
Après Kennedy, ce metteur en scène, plusieurs fois récompensé par des Molières, avait envie depuis longtemps de monter ce merveilleux et toujours dérangeant texte d’Ibsen et retrouvera l’actrice Anouchka Vingtier pour incarner le personnage de Nora.
A l’heure où l’on parle encore des criantes inégalités de salaires entre les hommes et les femmes, cette pièce nous rappelle le long chemin vers l’émancipation du sexe dit « faible ». A partir de 14 ans.
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