L E M U S É E D E L A P H O T O G R A P H I E
EXPOSITIONS DU 28.9.2019 AU 19.1.2020
Centre d’art contemporain de la Fédération
Wallonie-Bruxelles
11, av. Paul Pastur (GPS : Place des Essarts) B-6032 Charleroi (Mont-sur-Marchienne)
T +32 (0)71 43.58.10 F +32 (0)71 36.46.45
mpc.info@museephoto.be
Le musée est ouvert du mardi au dimanche, de 10h à 18h.
Fermé les 25 décembre 2019 et 1er janvier 2020.
La photographie sociale et documentaire en France et en Belgique 1928-1936
Organisée à partir des collections de photographies du Centre Pompidou, cette exposition
propose un nouvel éclairage sur la photographie sociale et documentaire,
émergeant en Europe, particulièrement en France et en Belgique, au début des années 1930.
Le Front populaire et les icônes de la Guerre d’Espagne résument encore aujourd’hui
largement l’idée d’engagement pendant l’entre-deux-guerres au détriment
de cette période essentielle dont le répertoire iconographique constitue un véritable
laboratoire du regard social et engagé.
À travers une sélection de près de 100 oeuvres et une quarantaine de documents,
l’exposition s’articule autour d’axes thématiques (l’antimilitarisme, la lutte contre les
colonies…) et de séries formelles, où se côtoient les plus grands noms de la photographie
moderne (Willy Ronis, Eli Lotar, Nora Dumas, Henri Cartier-Bresson, Germaine
Krull, Gisèle Freund, Willy Kessels, Lisette Model, etc.).
Photographie, arme de classe interroge le passage d’une iconographie pittoresque
de la pauvreté, incarnée par le Paris d’Eugène Atget (1857-1927) vers une prise de
conscience sociale du tableau de misère qu’offre la capitale au début des années 1930.
Les pratiques spécifiques, tel le photomontage, font l’objet d’une étude particulière
avec l’architecte et militante Charlotte Perriand (1903-1999) qui a su saisir à l’époque
le potentiel de « déflagration » du montage photographique.
Enfin, les thématiques
iconographiques récurrentes de l’image de l’ouvrier à la représentation du collectif en lutte, sans oublier les stratégies de la presse illustrée de gauche (Regards, Vu, Vie ouvrière
en Belgique) permettent de compléter une image encore lacunaire de la photographie
documentaire et sociale de l’entre-deux-guerres grâce à des découvertes récentes.
Photographie, arme de classe, c’est ainsi que le journaliste Henri Tracol (1909-1997)
ouvre son texte manifeste destiné à fédérer la section photographique de l’association
des écrivains et artistes révolutionnaires (A.E.A.R.) fondée en 1932 à Paris, dans
un contexte global de montées des crispations politiques, économiques et sociales.
En Belgique, c’est Henri Storck, sur la demande de Louis Aragon, qui formera sur cet
exemple l’association révolutionnaire culturelle (A.R.C.).
1
Jacques-André Boiffard
Chaussure et pied nu, vers 1929
Épreuve gélatino-argentique
Centre Pompidou, Paris
© Centre Pompidou, MNAM-CCI/
Philippe Migeat/Dist. RMN-GP
© Mme Denise Boiffard |
2
Pierre Jamet
Le Banc, Nice, 1936
Épreuve gélatino-argentique,
Achat grâce au mécénat de Yves Rocher en 2011. Ancienne collection
Christian Bouqueret
Centre Pompidou, Paris
© Centre Pompidou, MNAM-CCI/Philippe Migeat/Dist. RMN-GP
© Pierre Jamet |
SANDRINE LOPEZ
ARKHÊ
Que trouve-t-on à la source des photographies de Sandrine Lopez ? Quel est leur point
de départ et de convergence ? Une fascination pour une silhouette, une posture, un
visage ? Une envie de s’en approcher au plus près, d’en saisir l’essence même ?
Arkhê présente en une trentaine de photographies le résultat de traques, de rencontres
obsédantes, palpitantes, angoissantes mais toutes fascinantes et devant aboutir à un
portrait, une image, avec comme point commun la nuit.
Arkhê, une confrontation au corps, à la fois sublime et terrifiante, la persistance de
ce regard déjà décrit par Christophe Van Rossom dans le texte qui accompagne les
images du livre « Moshé », (précédent ouvrage de l’artiste publié chez d&b/l’éditeur du
dimanche en 2017) : « un regard cillant, entre curiosité et terreur, sur les abîmes de l’être ».
Photographe et vidéaste française née en 1982, Sandrine Lopez vit et travaille à
Bruxelles. Après un Master en Sociologie à Bordeaux, elle se consacre à la photographie
et part étudier à l’Ecole Supérieure des Arts de l’image « Le 75 » à Bruxelles.
Diplômée en juin 2011, elle poursuit une exploration empruntant diverses formes et
traversant des espaces au sein desquels la figure humaine demeure centrale. Entre
photographie, vidéo et écriture, elle partage régulièrement l’avancée de son travail
au cours de conférences données dans le cadre des différents postes qu’elle occupe
dans l’enseignement depuis 2012. Elle achève actuellement la réalisation d’un film
documentaire (en phase de post-production) intitulé « Demain c’était Dimanche »,
dans lequel elle dresse le portrait d’un homme sans mémoire dont elle a partagé le
quotidien.
Hors les murs des écoles, elle organise les workshops « The House » avec le photographe
Sébastien Van Malleghem et a co-fondé la plateforme AHHA en collaboration avec le photographe Pierre Liebaert.
1
Sandrine Lopez
De la série Arkhê
© Sandrine Lopez |
2
Sandrine Lopez
De la série Arkhê
© Sandrine Lopez |
PHILIPPE GRATON
ZAD
La ZAD* de Notre-Dame-des-Landes, au nord de Nantes (France), défraie la chronique
depuis dix ans.
Née d’une opposition à la construction d’un aéroport dans une zone
naturelle protégée, elle est devenue un lieu d’expérimentation de société alternative,
d’agriculture biologique, de rapports non marchands et d’autres expérimentations
sociales qui se poursuivent après la victoire de cette lutte et l’abandon par l’État
français, début 2018, du projet d’aéroport.
De 2014 à 2019, Philippe Graton a vécu la ZAD de Notre-Dame-des-Landes de l’intérieur,
parvenant à se faire accepter des militants, photographiant au moyen-format
argentique cet univers et la vie quotidienne de cette société.
Cet engagement dans
la durée nous donne aujourd’hui une oeuvre photographique exceptionnelle, une
restitution unique et historique de cette expérience marginale dont l’intérêt et les
choix de société qu’elle soulève n’ont jamais été aussi actuels.
L’exposition présente une soixantaine d’images inédites. Le livre qui accompagne
l’exposition révèle, en plus des photographies, les notes de terrain de l’auteur, à suivre
comme une aventure. Un témoignage unique, différent de tout ce que l’on a pu voir
ou entendre sur la ZAD.
`
* ZAD est l’acronyme administratif français pour une « zone d’aménagement différé
» destinée à un grand projet de construction. Les opposants au projet détournent
le terme en « zone à défendre ».
Français né à Bruxelles en 1961, Philippe Graton grandit parmi des raconteurs d’histoires
en images : René Goscinny, Albert Uderzo, Jean-Michel Charlier ou encore son
père Jean Graton, monstres sacrés de la bande dessinée. Pas étonnant que sa pratique
de la photographie, dès ses treize ans, soit toujours liée à l’écriture.
Une vie de
récits en textes et en images le mène des circuits de course aux plateaux de cinéma
en passant par le Viêtnam, le Cambodge ou la guerre en Bosnie qu’il photographie
pour l’agence Sygma.
1
Philippe Graton
Uma à la ferme de Bellevue,
ZAD, Notre-Dame-des-Landes, juin 2015
© Philippe Graton |
2
Philippe Graton
La Wardine, ZAD, Notre-Dame-des-Landes, avril 2017
© Philippe Graton |
|