Les premiers coups de sécateur ont été donnés le 27 août pour les Crémant de Bordeaux et les cépages blancs les plus précoces.
Une date de récolte classique, au regard de la précocité exceptionnelle des précédentes campagnes, marquées par le changement climatique.

La météo de l’année a été plutôt clémente pour le vignoble bordelais, limitant notamment la pression des maladies de la vigne : peu de pluies pendant l’hiver, ensoleillement exceptionnel en février et mars.
A noter néanmoins quelques gelées de printemps et des épisodes localisés de grêle
Les températures parfois caniculaires de l’été (avec des pics de chaleur historiques au mois de juillet) ont ralenti la maturité des raisins, souffrant d’un stress hydrique; mais les pluies de la mi-août ont été bénéfiques.
L’état sanitaire du  vignoble  est  ainsi très satisfaisant, et les conditions actuelles sont idéales : journées chaudes et nuits fraîches, excellentes pour le développement des arômes.  
  
Un millésime 2019 pleins d’espoir

Le calendrier

Le changement climatique avait eu un impact sur la date de vendanges (plus précoce) des précédentes campagnes ; cette année, retour à un calendrier plus classique.

Les premiers raisins vendangés à Bordeaux, fin août, sont destinés à faire du Crémant : on recherche en effet de la fraîcheur et de l’acidité.

En même temps ont débuté les vendanges des cépages blancs (Sauvignon et Sémillon notamment) pour produire le vin blanc sec.

Les vendanges de cépages noirs, destinés à produire les vins rouges (89% des vignes en Gironde), vont débuter aux alentours du 20 septembre par le Merlot, le plus précoce, planté majoritairement sur les sols argilo-calcaires de la rive droite.

Viendront ensuite les vendanges des Cabernet (Cabernet franc et Cabernet Sauvignon), plus emblématiques de la rive gauche.
Elles devraient se prolonger jusqu’à la mi-octobre.

Enfin, les vendanges des raisins botrytisés, permettant de produire les vins moelleux et liquoreux, se poursuivront jusqu’à la fin octobre, voire début novembre, selon la météo.
(Le botrytis est cette pourriture noble qui se développe dans le sud de la
Gironde grâce à l’humidité de la rivière Ciron et la chaleur des sols)

Les pratiques

Les vendanges mécaniques sont majoritaires à Bordeaux.
La précision et la performance des machines permettent de préserver l’intégrité et la qualité des baies.
On recherche la maturité optimale des raisins, avec des pratiques qui évoluent pour obtenir des vins fruités et frais.

- développement des vendanges intra-parcellaires (vendanges des parcelles en plusieurs étapes, selon la maturité souhaitée des grappes) ;
- recherche de tanins plus souples et d’anthocyanes développées ;
- goûter des pépins, permettant d’évaluer la maturité aromatique : les pépins doivent être croquants, ligneux, avec des arômes de fruits secs ;
- vendanges au petit matin pour les blancs et rosés : la récolte de baies fraîches permet de préserver les arômes.

« C’est avec enthousiasme et excitation que nous abordons cette étape des
vendanges ; elle représente en effet l’aboutissement de tout une année de
travail.
Tous les clignotants techniques sont au vert, ce qui laisse augurer d’un
millésime prometteur.»

Bernard Farges, Président du Conseil Interprofessionnel du Vin de Bordeaux

Les volumes

Après deux millésimes compliqués par les intempéries (-40% de production en 2017 à cause du gel, et un millésime 2018 marqué par une pression mildiou hors norme), les volumes 2019 devraient se présenter dans la moyenne décennale, autour de 5 millions d’hectolitres.

Mais la météo de septembre (ensoleillement, chaleur et pluviométrie) sera décisive tant pour les volumes que la qualité du millésime 2019.