A Uccle, un « sabot » aussi gourmand que sympathique à la tête duquel œuvre la même famille depuis quatre générations

On a souvent coutume d’écrire que « la valeur n’attend pas le nombre de années… »
Mais lorsque cette valeur a la caractéristique de passer les décennies sans jamais faire défaut, on peut saluer cette performance à son juste mérite.
Ceci est particulièrement vrai pour le restaurant De Hoef qui, avec aujourd’hui la quatrième génération de la même famille à sa tête, reste contre vents et marées une des adresses uccloises les plus recommandables.
Quatre générations, certes, mais en fait une histoire encore bien plus vénérable puisque le bâtiment, à l’époque en pleine campagne brabançonne, est au départ un relais de poste créé en… 1627 !
A cet endroit officie également un maréchal ferrant qui s’occupe donc des chevaux liés à l’activité du lieu et, plus particulièrement des fers qu’il faut régulièrement remplacer pour protéger le sabot.
Celui-ci se disant « hoef » en flamand, va tout naturellement devenir, jusqu’aujourd’hui encore, l’enseigne de la maison.

Savoir-faire et hospitalité

Appelé par la suite à devenir un estaminet très populaire, dans un environnement de plus en plus urbanisé et ensuite le restaurant que l’on connaît encore à ce jour, ce sympathique « sabot » a eu la chance, au cours des dernières décennies, de bénéficier du savoir-faire et du sens de l’hospitalité d’une poignée de professionnels unis autant par leur compétence que par le sens de la famille.

Ainsi, aujourd’hui, on retrouve la quatrième génération de cette tradition en la personne de Maxime Dubocquet qui, tout en respectant scrupuleusement l’ADN de cette véritable institution, apporte à l’aventure un vent de dynamisme et de jeunesse.
Ce qui n’empêche bien évidemment pas l’établissement de garder une stabilité aussi rassurante qu’exemplaire, avec, en en cuisine, un chef comme Francisco qui est au fourneau depuis vingt ans ou, en salle, un maître  d’hôtel comme Eric, en poste lui depuis vingt-et-un ans…

Grillades au feu de bois

Tout aussi stable est le joli décor rustique de vieille ferme, inchangé depuis des décennies, avec ses belles boiseries et ses tables garnies de vichy rouge et blanc, à l’image des meilleurs bouchons lyonnais.
Mais, la vedette incontestable du cadre reste assurément la belle cheminée sur le feu ouvert de laquelle John, le frère de Maxime, vient réaliser en salle les succulentes grillades au feu de bois qui ont, depuis toujours, fait la réputation de l’enseigne.
C’est que ces véritables morceaux d’anthologie gourmande que sont, parmi bien d’autres, la magnifique côte à l’os, l’impressionnant Châteaubriant ou encore le superbe carré d’agneau, sont ici préparés dans toute leur splendeur, avec des accompagnements qui, à eux seuls, méritent toute l’attention.
Que l’on opte pour la généreuse jardinière de légumes, la très belle pomme de terre en robe des champs ou les parfaites frites fraîches épluchées et coupées dans la maison et cuites comme il se doit à la graisse de bœuf, tout ici concourt à faire d’un repas au Hoef une expérience des plus séduisantes.
Cuisine au beurre

Toutes les préparations sont élaborées au beurre, sans artifice et sur base de produits soigneusement sélectionnés et travaillés dans la maison, qu’il s’agisse des viandes mais aussi de tout ce qui est ici mis en œuvre.
Avec une attention toute particulière apportée aux sauces, à commencer par la béarnaise, exemplaire dans son style et faite exclusivement avec du beurre, des œufs et de l’estragon, sans aucun additif douteux.
Au-delà de la belle planche de fromages et charcuteries à partager, instituée au départ pour patienter en attendant la grillade, on notera, au registre des entrées, bien d’autres propositions alléchantes.
Ainsi, on épinglera tout particulièrement les beaux scampis à l’ail et à la crème et les magnifiques croquettes.
Ceci qu’il s’agisse de celles au crevettes, parfaites dans leur genre et richement dotées en bestioles, ou celles aux fromages, riches d’un mélange particulièrement bien équilibré.
A moins bien sûr que l’on opte intelligemment pour le mixte de croquettes qui permet de profiter au mieux des deux saveurs…

Crêpes et beignets aux pommes

Tout ceci, bien entendu, sans oublier une série de suggestions de saisons changées régulièrement aux rythmes du calendrier et des marchés afin de coller au plus près à l’atmosphère gourmande du moment.
Mais s’il est bien un moment qui fera craquer absolument les inconditionnels de la saveur, c’est assurément celui du dessert, tout particulièrement avec les deux vedettes de ce registre, à savoir les délicieux beignets aux pommes à l’ancienne ou, tout aussi gourmande, la superbe crêpe caramélisée aux pommes.
En outre, dans l’offre du Hoef, maison familiale s’il en est, il faut savoir que les petites têtes blondes ne sont pas oubliées, avec une série de propositions particulièrement étudiées à leur attention.
Parmi les autres opportunités offertes par la maison, outre un épatant lunch à 14 €, on notera également l’incontournable « menu traditionnel du Hoef » en quatre services qui, pour 35 €, propose un potage du jour, le choix entre cinq entrées, cinq plats et quatre desserts (parmi lesquels les fameux beignets ou la crêpe caramélisée !)

Belles bouteilles

Dans les verres, une carte des vins bien étudiées, à connotation essentiellement hexagonale mais avec quelques belles ouvertures vers le nouveau monde offre, c’est suffisamment rare pour le souligner, quelques très belles bouteilles en dessous des 30 €.
En termes d’ambiance, dès le retour des beaux jours, on profitera avec plaisir de la belle cour-jardin ombragée -une des plus agréables de la région bruxelloise ! – afin de déguster en toute quiétude la belle cuisine de la maison.
Ceci en sachant que, pour des réunions plus intimes, il est parfaitement possible de privatiser la jolie salle de l’arrière maison.
Une adresse éminemment recommandable donc, au sein de laquelle les inconditionnels de la maison font presque partie des murs et se transmettent l’adresse de générations en générations, ainsi que l’on fait les exploitants du lieux pour la gestion de celui-ci !

De Hoef,
218 rue Edith Cavell à 1180 Uccle.
Tél. 02/374.34.17
Web : www.dehoef-1627.com
Fermé le lundi.