Le verre et l’assiette à l’ombre du Palais de Justice

Certains quartiers de Bruxelles ont depuis toujours vocation à réjouir autant les papilles que l’esprit de leurs visiteurs.
Connaissant une nouvelle jeunesse grâce à l’arrivée de la nouvelle grande roue qui éclaire les nuits bruxelloises depuis la place Poelaert, la rue Haute – une des plus vieilles de la capitale- a toujours accueilli des maisons de grand intérêt et le Wine Bar des Marolles illustre magnifiquement cette vérité.
Lieu d’atterrissage idéal lorsqu’on est allé se livrer aux plaisirs de la Brocante du Jeu de Balle, ce Wine bar, malgré ce que pourrait laisser supposer son nom, est bien autre chose qu’un simple comptoir pour amateurs du jus de la treille, même si la cave en est plutôt remarquable. 
Rien que son cadre, à la fois intemporel et désuet et pourtant délicieusement chaleureux, appelle la visite de l’amateur éclairé.

Découvertes coup de coeur

Derrière ce  très chouette concept, on retrouve Vincent Thomaes, celui-là même que l’on a connu durant près d’un quart de siècle au Château du Mylord, à Ellezelles, en plein cœur du pays des Collines.
C’est là qu’avec ses frères, il exploitait une des plus belles institutions gourmandes de Wallonie.
Désireux de voler de ses propres ailes, il abandonna néanmoins en 2007 la maison familiale pour débarquer à Bruxelles où, en tant que sommelier de formation, il reprit dans un premier temps le célèbre Wine Bar de la rue des Pigeons, à deux pas du Grand Sablon.
Quatre ans plus tard, il déménageait non loin de là, rue Haute, en plein cœur du célèbre quartier des Marolles pour ouvrir cette nouvelle version d’une formule épatante.
Ainsi à côté d’une sélection de vins forcément magnifiques, privilégiant les découvertes « coup de cœur » aux grands poncifs, Vincent Thomaes présente dans le domaine du solide une série de préparations basées avant tout sur le produit.

Cuisine des grands-mères

A ses côtés, pour la gestion de la partie cave, précisément, il bénéficie de l’expérience de Xavier Merueys, un jeune passionné originaire de Vaison-la-Romaine qui n’a pas son pareil pour découvrir des crus sortant résolument des sentiers battus.
Même compétence du côté de la cuisine avec la touche toute personnelle d’Angelica Petrache, qui n’a pas son pareil pour retrouver la sensibilité gourmande de Vincent Thomaes pour le charme de la cuisine de nos grands-mères…

La carte se divise en deux parties, l’une pour ainsi dire permanente, l’autre variant au fil des saisons…
A l’arrivée, cela donne des moments de table mémorables comme, par exemple le partage d’une belle assiette de « jambon ibérique », d’un irréprochable « foie gras de canard cuit au torchon » flanqué d’une délicieuse confiture d’oignons , ainsi que d’une tout simplement délicieuse « salade de langue de cochon » joliment relevée d’une belle vinaigrette aux anchois .

Notes maritimes

Toujours dans le mode du partage, signalons également, parmi bien d’autres, des notes plus maritimes, avec une impeccable assiette de « couteaux de pleine mer, beurre aux herbes » d’une fraîcheur insolente ainsi qu’une portion d’ « encornets frais, poivrons doux », d’une texture parfaite et d’un parfum magnifique , avant de revenir sur terre avec les succulents « escargots de la ferme de l’Ourchet, aux herbes et lard fermier », de magnifiques gastéropodes élevés à deux pas de Gembloux.

Embarras du choix

En grosse pièce, que l’embarras du choix, avec, par exemple, une magnifique portion de « joue de bœuf de l’Aubrac braisée au vin rouge, purée de céleri » , à la fois fondante et parfumée à souhait ou encore, en fonction de la saison, une très belle « noix de ris de veau aux girolles », aussi bien cuite que haute en saveur…

Enfin, pour le dessert le dilemme du choix en craquant, par exemple, pour l’ « ananas rôti, parfum d’orange et glace »,  tout en légèreté et parfait pour terminer un généreux parcours.

Une très agréable soirée, donc, dans une maison jouxtée par une amusante boutique qui joue aussi bien la carte de la privatisation pour des dégustations par exemple mais qui est aussi un petit comptoir à vin, une épicerie fin et même… une petite brocante !

Le Wine Bar des Marolles, 198 rue Haute
à 1000 Bruxelles.
 Tél. 02/503.62.50.
 Ouvert pour le dîner du Jeudi au dimanche et
pour le déjeuner le samedi et le dimanche.