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Chroniques d'Asie

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Bangkok (Thaïlande)

Départ de Bruxelles et escale dans l'aéroport hyper moderne et hyper grand d'Istanbul, du genre que si tu arrives à la porte A et que ta correspondance est à la porte F, il faut déjà prévoir une bonne demi heure pour marcher de l'une à l'autre - si tu ne te perds pas en chemin !  
Puis 9h de vol vers la Thaïlande, juste le temps d'essayer de dormir, de manger deux fois, de me cultiver en écoutant le coran sous-titré en anglais, de réessayer de dormir, de pulvériser le record du petit jeu débile proposé sur les mini télés individuelles (preuve photo de l'exploit à l'appui!! ), de ne  toujours pas arriver à dormir, ...et nous voilà à Bangkok !
On a perdu 6h de notre vie et gagné une trentaine de degrés quelque part sur le trajet.

Mégalopole moderne
On a pu mettre en rapport pas mal de clichés reçus avec la réalité du lieu.
Tout d'abord, c'est une ville tout ce qu'il y a de plus classique, pas de vélos ou de motos accueillant toute la famille, les routes sont principalement occupées par des grosses bagnoles neuves ou toutes sortes de motos et scooters.
On y croise les traditionnels tuktuk mais même eux sont assez peu nombreux à côté des 4x4, SUV et autres signes extérieurs de richesse.
Les gens ne te harcèlent pas pour te vendre des trucs, à part peut être dans les lieux touristiques, et encore.
Pour se déplacer on prend le métro, le skytrain, le bateau bus ou nos pattes.
Et Vince ne s'est pas non plus fait draguer par des thaïlandaises en mal de thunes, je crois qu'elles ont pigé avant nous que l'Asie est la nouvelle Europe et que, bientôt, l'Europe sera la nouvelle Afrique : endettée et sur le déclin.
Bon, le coût de la vie reste moins cher mais c'est surtout vrai pour la bouffe, tu peux manger pour le prix d'un ticket de métro ou de bateau-bus.

D'ailleurs, la bouffe, ça foisonne partout, partout, partout.
Fruits frais découpés en morceaux, plats cuisinés sur un bout de trottoir, soupes àemporter dans des sachets plastiques, etc...
Une casserole, une bonbonne de gaz, deux trois bassines en plastique et voilà de quoi nourrir les passants.
Pas moyen de rester affamé !
Bon, la moindre soupe de nouilles étant agrémentée d'animal mort, c'est un peu chaud pour les végétariens. Mais jusqu'àrésent, tout ce qu'on a goûté, toujours un peu au hasard, était délicieux ! Que des épices et des produits frais.

Par contre dans les lieux publics, ne pas oublier son masque sous peine de se faire regarder comme l'occidental irrespectueux et pestiféré que tu es.
Et si tu as le malheur de tousser, c'est des dizaines de thaïlandais fâchés qui se retournent vers toi, mi-dégoûtés, mi-apeurés.
Moi qui suis partie malade, j'ai bien souvent eu l'impression d'être le honteux patient zéro d'une nouvelle pandémie, rien que ça.
Autre signe que la capitale se modernise: les bangkokiens sont fiers de posséder le plus grand centre commercial d'Asie, voire du monde.
Un temple à la consommation qui s'étend sur sept étages de magasins en tout genres, la bouffe au rez de chaussée, le reste au dessus avec un espace spécial pour les boutiques de luxe directement accessible depuis le Hilton voisin.

IconSiam c'est donc un magnifique patchwork d'ambiances toutes aussi magiques les unes que les autres, genre concours de la mort entre décorateurs d'intérieu sous lsd Le Disneyland de l'achat compulsif.
Seul problème : la clim'  quand il fait 35 degrés jour et nuit toute l'année, le grand luxe c'est de se promener dans un environnement climatisé à mort, genre 15 degrés maximum...
Je vais dire, pour ça, venez en Belgique, hein les gars - du coup j'ai tellement gelé dans ma p'tite robe d'été qu'on a fui après avoir avalé quelques délicieux makis (c'est fini, plus jamais j'en mangerai ailleurs, ça tiendra pas la comparaison mais la meuf ne pige pas ce que je veux et je reçois un chocolat glacé;

Après j'me dis "un chocolat chaud au Starbucks, ça va me réchauffer"
Du coup on se rue sur la terrasse pour se réchauffer, gambader au milieu des fleurs fluo et autres lulumes, juste au moment où ils commencent les jeux de son et lumière dans les fontaines face au fleuve.

Alors, oui, partir si loin pour trainer dans un centre commercial ça semble un peu....con  mais ça en valait la peine !

Bangkok (Thaïlande)

Impossible d'évoquer Bangkok sans passer par le Grand Palais avec son Bouddha d'Émeraude - qui n'a d'émeraude que le nom, en fait, cette statue de 66 cm est fabriquée en néphrite (une sorte de jade) - et le Wat Pho, temple voisin où le Bouddha Couché se repose paresseusement depuis 1788, les pieds (de 9 mètres de haut !!) à l'air, depuis qu'il a atteint le nirvana.
C 'est là que commence le vrai dépaysement !

Deux sites entourés de murs blancs (vraiment blancs, genre propres de dingue malgré la pollution de la ville) avec une muraille intérieure couverte ornée de fresques.
Celle du Grand Palais retrace l'épopée hindoue du Ramayana : la lutte de Rama pour libérer la pauvre Sita, son épouse kidnappée (décidément, y'a toujours une histoire de femme kidnappée dans les anciennes mythologies).
Toutes les fresques murales, façades, statues et peintures sont magnifiquement entretenues et rénovées, sûrement parce qu'en plus d'être les premières attractions touristiques de Bangkok, certaines salles et bâtiments sont toujours utilisés aujourd'hui pour des cérémonies religieuses ou des services officiels.

A l'intérieur de l'enceinte du Grand Palais, on se perd entre les salles et pavillons construits par les différents rois, depuis Rama Ier, fondateur de la dynastie, en 1782, jusqu'à Rama V.
Cela donne un ensemble assez bien assorti de dorures, statues, jardins et bâtiments.
Une partie du Palais reste occupée par les services royaux même si le roi actuel a déserté le lieu pour établir sa résidence un peu plus loin.

Quant au Wat Pho, il regroupe la plus grande collection d'images du Bouddha de Thaïlande, dont fait partie le fameux Bouddha Couché, une statue dorée de 45 mètres de long et 15 de hauteur représentant le Bouddha sur son lit de mort avant d'atteindre le nirvana.
Rien que ses pieds mesurent à eux seuls 9 mètres de haut, les plus énormes pieds que vous n'ayez jamais vus!!
Le long de son dos, des centaines de petits pots dans lesquels on dépose à chaque fois quelques centimes en guise d'offrande, pour se trouver, à la fin, délesté d'une vingtaine de baths.

Plus loin, la salle sacrée du Phra Ubosot, où se déroulent les rituels bouddhistes devant une statue de Bouddha en or sur un piédestal d'or et de cristal.
La zone est délimitée en trois : une pour les étrangers ignorants, à surveiller, une pour les Thaï et une troisième, qu'on reconnaît à son tapis rouge, pour les moines.
Pas question de garder ses chaussures et, littéralement, attention où vous mettez les pieds !
Tourner ses pieds vers une représentation du Bouddha représente une offense !
On ne reste pas debout et, quand on s'assied, on planque bien ses petons sous son cul pour que la statue sacrée n'ait pas à supporter cette vision impure.
Et en parlant de vision impure, il est bien sûr imposé de couvrir chastement épaules et genoux sous peine de commettre un impair. Un magasin à l'entrée du temple vend d'ailleurs au triple du prix longues jupes, pantalons et t-shirts couvrants.
Faire du fric sur le dos des touristes ignares, ça, par contre, ça n'a pas l'air interdit.

Sachez qu'il est également immoral de se tatouer Bouddha sur le corps et de mettre ses représentations dans un bar ou autre lieu de débauche...
Et si vous rangez le prospectus du temple bouddhiste dans votre poche arrière, ne vous étonnez pas des regards choqués : vous ne faites rien de moins que mettre Bouddha sur votre cul !

Un bus nous emmène ensuite voir un spectacle de danse traditionnelle, compris dans le ticket de la visite. 25 minutes de show sur l'histoire de Rama et Hanuman.
On y retrouve d'autres nombreuses influences indiennes, dans la façon de danser avec les mains par exemple.
Les costumes et les masques sont époustouflants - kitsch à mort mais magnifiques !

On remerciera en passant le Corona virus qui nous déle de centaines de touristes chinois, confinés chez eux pour l'occasion. Merci la quarantaine, grâce à laquelle on a pu se balader tranquillement sans être oppressés par la foule habituelle.
D'ailleurs, à l'entrée des sites, il y a une file prévue pour les occidentaux et une autre (plus grande) rien que pour les Chinois, c'est dire si leur absence doit représenter une perte budgétaire pour le tourisme en Asie.

Voili voilou, et n'oubliez pas, si vous avez une statuette de Bouddha chez vous, arrêtez de lui montrer vos pieds, il déteste ça.

Chiang Mai (Thaïlande)

Après trois jours à Bangkok, nous voilà en route vers Chiang Mai, dans le nord.
On arrive à l'aéroport de Bangkok, on se dirige vers la file pour le check in, normal, et là une hôtesse de l'air nous saute dessus, arme à la main, direct sur le front...
"température ?" demande-t-elle en pressant à bout portant la gâchette de son thermomètre du futur... Moi qui ai la crève depuis quelques jours, heureusement que j'avais pris un Dafalgan juste avant.

Chiang Mai, ou la "rose du Nord" c'est une petite ville dont le vieux centre est entouré de douves et de murailles.
Bien faire gaffe à traverser là où il y a des ponts sous peine de se retrouver, comme deux couillons, à escalader la muraille pour se être de toute façon coincés par la flotte (escalade qui est d'ailleurs strictement interdite, on l'a appris, en rebroussant chemin, sur les dix mille panneaux qu'on avait pas vus avant).

La capitale de la province du même nom est donc un assemblage presque carré de petites ruelles, de marchés couverts, de restos pas chers et de mille et un temples... et de plein de chiens errants, au point qu'on te prévient dans les temples : ne pas essayer de les caresser, il leur arrive de mordre les touristes.

Tout est joli ici, la moindre école, le moindre café du coin ou maisonnette sont décorés.
Lanternes colorées, fleurs, drapeaux et même boules de Noël dont ils ne semblent pas avoir pigé l'usage premier et c'est très bien comme ça.
Je ne sais pas si c'est parce qu'ils ont du soleil toute l'année, ça doit mettre de bonne humeur, mais tout est plein de couleurs !
Quand on compare avec notre Belgique aux cinquante nuances de gris, ça ne donne pas envie de rentrer.

La bouffe est toujours bonne mais y'a un truc, faut avouer, les Thaïlandais ne sont ni doués pour les desserts ni pour les petits déjeuners.
En tout cas quand ils s'essayent aux recettes occidentales...
Les glaces sont trop épaisses, les crêpes sont frites, les croissants sont secs, les pancakes pas moelleux, le pain perdu est dur parce que frit, lui aussi... Ils sont forts pour frire tout et n'importe quoi en fait, même les gyoza, oh sacrilège
Heureusement il y a les marchés de nuit, où on peut goûter les spécialités locales.
Parmi elles, un truc dont je tairai le nom (paske je l'ai oublié) et dont la couleur - verte - m'a fait croire que j'allais déguster un met salé, eh ben non !
Mais du coup, exception à la règle, délicieux dessert à la coco et autres ingrédients inconnus, sous forme de beignets plats ressemblant à de mini soucoupes volantes, frits bien évidemment, miam !

Autre chose en Thaïlande, les chiottes (oui, je vous l'ai déjà dit, c'est pas le sujet qui compte c'est la manière de s'en servir).
Dans les restos elles sont souvent dans les cuisines, ce qui fait toujours un peu bizarre mais donne une occasion de jeter un œil au travail du chef.
Ensuite, pour des raisons écologiques (tout est rejeté dans les rivières environnantes?) ou pratiques (les canalisations ne sont pas assez larges?), il est interdit de mettre du PQ dans le WC.
Une délicieuse poubelle trône donc à côté de chaque... trône Y'en a même certains qui ont tellement peu confiance en leurs tuyaux d'évacuation qu'ils te demandent gentiment de ne pas faire caca  "no shit please" précise l'écriteau surplombant la toilette.
Enfin, ceci dit, à mon avis, le papier toilette c'est juste pour les touristes.
Les Thaï, en effet, ont tous une douchette à côté de leur chiotte.
Et ça, les gars, c'est cent fois plus hygiénique que du PQ !
Genre tu prends une douche du cul chaque fois que tu vas te soulager, ça ne semble pas plus propre ça, que de se frotter vaguement avec un truc tout fin et tout rêche ?

Bon, hum, abordons un sujet un peu plus hype : les friiiingues !
La mode ici est assez différente, tu vois direct que c'est pensé pour des petites minces qui ont chaud toute l'année : tous les t-shirts - même ceux à manches longues - sont courts, genre vazy que je te montre mon ventre plat de Thaïlandaise qui mange sainement (et c'est vrai qu'on a pas croisé de grosses ici, leur régime a l'air de mieux marcher que nos bières, patates, frites, mayo) …et les couleuuuuuurs, y'a tout l'arc-en-ciel, et surtout, surtout, des tons pastel.
Quant aux soutifs, ils sont tous rembourrés et, pour une fois, je ne fais même pas la plus petite taille, youpi youpla.

Autre truc étonnant : le vol est tellement inexistant que même dans les centres commerciaux ou les supermarchés y'a pas d'anti vol !
Je sais pas si c'est question de ne pas charger son karma ou de ne pas avoir à faire à leur police - qui n’a vraiment pas l'air commode pour le coup - mais les voleurs et autres cleptos en herbe semblent se retenir, climat de confiance totale...
Ce qui donne d'ailleurs un sentiment de sécurité assez agréable.

Ce qui n'est pas sécurisé par contre, ce sont les installations électriques, on dirait que chacun a été greffer son câble perso aux lignes à haute tension de la ville...
Toi tu te balades tranquillement dans les rues et tu croises, à hauteur de (mes) yeux, un câble dénudé qui pendouille tranquillement, tel un serpent guettant sa proie pour lui balancer "chépa" combien de volts dans la gueule.
Voili voilou pour aujourd'hui, bisous de Chiang Mai.

Akhéane C.

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